Reproduction de portraits et d'autoportraits de grands maîtres
Le portrait est un thème récurrent en peinture. Surtout commandités par la haute noblesse et par l’église avant le 17ème siècle, il s’étend ensuite de façon beaucoup plus importante dans les classes supérieures désireuses de transmettre leur effigie à leurs descendants et à la postérité. Avec la réforme et l’avènement du protestantisme dans le nord de l’Europe, l’art du portrait devient même une question de survie pour les artistes peintres. C’est la raison pour laquelle des peintures du Nord tels Rembrandt ou Frans Hals nous ont laissé tant de tableaux de portraits. Avec la modernité, le thème du portrait est de plus en plus devenu un thème choisi par les peintres plutôt que subi. Notons également l’importance de l’auto-portrait (Van Gogh ou, encore une fois, Rembrandt) chez beaucoup d’artistes. La sélection comporte quelques tableaux à la frontière du portrait et de la scène de genre.
Le portrait naît dès l’antiquité, même si il n’est pas encore un genre de peinture à cette époque. Les premières œuvres que l’on peut considérer comme se raprochant des portraits sont egyptiennes et concernent des divinités ainsi que des morts. En Egypte, les portraits sont très caractéristiques : on ne représente les personnes que de profil, tandis que l’oeil reste de face. En ce qui concerne la Grèce antique, on n’a presque pas retrouvé de portraits mais il semble confirmé par des sources contemporaines que cet art existait à l’époque. Il y avait des portraits dédiés aux morts, on représentait notamment ses proches à des fins commémoratives et on pouvait aussi effectuer des portraits à des fins glorificatrices.
Comme dans beaucoup de sphères artistiques, le Moyen-Âge représente un creux important. Le portrait y existe mais peine à se diversifier et se réinventer. A cette période, la peinture est étroitement liée à la religion et les artistes peinent à se détacher de cette contrainte pour peindre l’apparence des humains. Au XIIème siècle, grâce notamment aux autres arts (comme la littérature), la peinture commence à se diversifier. Le pape Grégoire permet plus de liberté aux peintres et les enluminures se développent. A la fin du XIVème siècle, un tournant opère : les tableaux ne sont plus peints pour satisfaire des commandes mais d’avantage pour la beauté artistique en elle-même. Dans des pays importants de l’histoire de l’art comme l’Italie, la France, la Flandre, les artistes se montrent innovants : on cherche de nouvelles formes et on s’applique d’avantage à dépeindre une personnalité via les portraits. Dès cette époque, deux écoles semblent se distinguer : en Italie, on tend vers un réalisme froid alors qu’en Flandre, on considère avec plus d’importance le caractère et la personnalité des sujets. Il faut aussi distinguer les deux types de peintres de ce genre. Il y a ceux qui peignent pour la cour et ceux qui restent en ville.
A partir du XVème siècle, la Flandre prend le dessus en matière de réalisme grâce à des innovations tant artistiques que techniques. Cette région devient moteur en la matière et son rayonnement devient inégalé.
L’Italie devient un centre important pour le portrait par la suite. Les artistes y changent la représentation de l’individu en rompant définitivement avec les traditions en place jusqu’alors. La nature est également ajoutée comme détail du second plan pour enrichir les tableaux, qui ne sont plus que des simples représentations de personnalités mais une mise en contexte de l’humain dans son environnement.La naissance du portrait
Un second souffle tardif
Franz Hals, plus tard, au XVIème siècle, est un bon exemple de cette dualité : d’abord, il peint pour la cour puis il s’en détache et peint pour des comptes privés. Ses portraits sont sa marque de fabrique, notamment ceux en groupe. Il est l’un des maîtres du genre.Les tableaux modernes
Tout au long de l’histoire de l’art et de la succession des mouvements qui la composent, le portrait évolue et intègre de nouvelles touches. Les impressionnistes, par exemple, connus pour avoir placé la nature en avant et délaissé les ateliers pour peindre « sur le motif », régénèrent ce genre. Ils ajoutent un travail de la lumière, fractionnent leur touche et étudient d’avantage la psychologie de leur modèle.
Très connu pour ses peintures post-impressionnistes, Vincent Van Gogh est aussi connu de l’histoire de l’art pour ses nombreux auto-portraits. Avec quarante trois œuvres, il est l’un des maîtres s’étant le plus utilisé comme modèle. Grâce à cette série, on suit non seulement le développement de l’apparence de l’artiste au fil de sa vie mais aussi son évolution humaine.