Reproduction sur toile : [Debout nu féminin]

L'impulsion originale derrière ces études de figures audacieusement ambitieuses a peut-être été d'aider un peintre ou un sculpteur, mais elles sont néanmoins sans parallèle dans l'histoire des débuts de la photographie. Agrandies à la taille des académies dessinées, dessins de modèle vivant qui faisaient partie de l'enseignement artistique en France, leur échelle à elle seule les distingue des productions plus modestes du Vallou de Villeneuve, de Durieu et d'autres artistes des années 1850. Plus inhabituel, les images sont interrompues par un motif de surface qui donne l'impression que les photographies sont imprimées sur de la soie finement plissée plutôt que sur du papier, probablement le résultat d'une erreur technique. Au lieu d'essuyer ses négatifs sur plaque de verre et de recommencer comme l'auraient fait pratiquement tous les autres photographes, cet artiste a reconnu que le motif créait un voile qui, comme le temps ou la mémoire, éloignait les images de leur objectif purement utilitaire et les élevait du banal au domaine de l'art. Tout comme l'œil et l'esprit peuvent être agréablement tiraillés entre la bravoure au pinceau et le sujet ostensible d'un tableau, il y a ici une tension entre la beauté du sujet – l'élégante femme drapée de voile ; le profil strict et le cadre géométrique du mâle - et les traces visibles de leur création, telles que le motif de surface fluide et le fort vignettage de la femelle, qui suggère une vue espionnée à travers un judas.